Nam Theun 2 vu de l'interieur

 

1Il y a dix ans, la Banque mondiale, l’Agence Française de Développement et d’autres institutions financières débloquaient 1 milliard 200 millions d’euros pour financer un grand barrage au Laos: Nam Theun 2, sur un affluent du Mékong. L’entreprise majoritaire dans le consortium est EDF, qui n’a cessé de présenter ce projet comme un modèle de « durabilité ».

Pour les associations internationales et locales qui l’ont examiné, il s’agit bien plutôt d’un exemple de barrage destructeur, conçu pour exporter de l’électricité à des centaines de kilomètres.

Pour les ONG, le barrage aura surtout déplacé 6300 indigènes et affecté plus de 100 000 personnes en aval. Loin de contribuer au développement local, ce barrage exporte plus de 90% de l’électricité qu’il génère en Thaïlande. Des reproches qui ont été confirmés par des audits officiels de la Banque mondiale.

 

 

1.200 familles qui vivaient sur le trajet du barrage ont été déplacées en amont et relogées dans 15 nouveaux villages équipés d’un accès à l’électricité, à l’eau potable ainsi qu’à des écoles, bâtiments communautaires, routes, dispensaires inexistants jusque-là.

Le bassin versant amont de la Nam Theun, l’une des zones de biodiversité parmi les plus riches de la sous-région, est une aire protégée et bénéficie d’un programme environnemental spécifique mais est remis en cause par de nombreuses ONG.

Récemment, une étude du CNRS confirmait également les soupçons des écologistes selon lesquels le barrage de Nam Theun 2, comme beaucoup de barrages en zone tropicale, émettait de fortes quantités de méthane, un gaz à effet de serre bien plus puissant que le CO2 - aux antipodes de l’image d’énergie « verte » entretenue par l’industrie.

 

 

 

en

Ten years ago, the World Bank, the French Development Agency and other financial institutions financed a 1.2 billion euros large dam in Laos: Nam Theun 2, . The controlling company in the consortium is EDF, which has continued to present this project as a model of "sustainability".

For international and local associations who examined it, it is rather an example of destructive dam, designed to export electricity to hundreds of kilometers.

For NGOs, the dam will mostly displaced 6,300 indigenous and affected more than 100,000 people downstream. Far from contributing to local development, the dam exports over 90% of the electricity it generates in Thailand. Reproaches that have been confirmed by official audits of the World Bank.

 

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1,200 families have been displaced and relocated upstream in 15 new villages with access to electricity, drinking water as well as schools, community buildings, roads, clinics.

The upstream watershed of the Nam Theun, one of the areas of biodiversity among the richest in the sub-region is a protected area and has a specific environmental program but is challenged by many NGOs.

Recently, a study by the CNRS also confirmed the suspicions of environmentalists according to which the dam Nam Theun 2, as many dams in the tropics, emitting large amounts of methane, a greenhouse gas far more potent than CO2 - the antipodes of energy "green" image fostered by the industry.